Lorsqu’on parle d’addictions et de handicap intellectuel, on met souvent l’accent sur les risques et la prévention. Mais il est aussi essentiel de disposer d’outils pratiques et visuels qui nous aident à réfléchir sur la façon dont les dépendances impactent le quotidien d’une personne.
L’un de ces outils est la Roue de la Vie, largement utilisée en psychologie, en coaching et dans l’accompagnement personnel.
Qu’est-ce que la Roue de la Vie ?
La Roue de la Vie est un cercle divisé en domaines importants de la vie : santé, relations, travail, loisirs, bien-être émotionnel, finances, développement personnel, parmi d’autres. La personne attribue une note à chaque domaine sur une échelle (par exemple de 1 à 10), et au final on obtient une « roue » qui reflète l’équilibre ou le déséquilibre dans sa vie.
C’est une manière très visuelle de répondre : Comment vais-je dans chaque aspect de ma vie ?
Comment l’appliquer dans le cadre du handicap intellectuel et des addictions ?
Pour les personnes avec un handicap intellectuel qui traversent une situation d’addictions, la Roue de la Vie peut devenir un outil simple et accessible pour :
- Visualiser l’impact de la consommation sur différentes sphères (santé, relations, loisirs, autonomie, finances).
- Réfléchir sur les aspects les plus touchés et identifier les points forts.
- Guider les échanges avec les professionnels et les familles de manière claire et compréhensible.
- Planifier des soutiens personnalisés, alignés avec des modèles centrés sur la personne.
- Et, surtout : aider la personne elle‑même à prendre conscience de son point de départ et de ses objectifs.
Un exemple concret
Imaginons une personne ayant un handicap intellectuel qui suit un traitement pour une consommation d’alcool. En appliquant la Roue de la Vie, elle peut constater que :
- Dans la santé physique, le score est bas en raison de la fatigue et de problèmes médicaux.
- Dans les relations familiales, le score est également faible en raison de tensions à domicile.
- En revanche, dans le loisir et le temps libre, le score est moyen, car elle continue à profiter d’activités avec des amis.
Cet exercice ouvre la porte à un dialogue plus concret : quels soutiens faut‑il pour s’améliorer dans ces domaines, et quels petits pas permettraient d’obtenir une roue plus équilibrée ? De plus, il permet à la personne elle‑même de fixer ses priorités et de visualiser le chemin vers la vie qu’elle désire.
Un outil pour le changement
L’aspect le plus intéressant de la Roue de la Vie n’est pas seulement de repérer les difficultés : elle met aussi en évidence des opportunités d’amélioration. Chez les personnes avec handicap intellectuel et addictions, elle devient un outil inclusif, visuel et motivant, qui donne la parole à la personne et facilite la prise de décisions partagées.
Notre approche
Dans notre projet, intégrer des outils comme la Roue de la Vie nous permet d’écouter davantage les personnes, d’identifier leurs priorités et de concevoir des soutiens plus adaptés. Car au final, évaluer n’est pas uniquement mesurer : c’est donner la parole, favoriser l’autodétermination et construire ensemble des chemins vers une meilleure qualité de vie.
