Fentanyl non réglementé en Amérique du Nord : nouveau rapport

19 octobre 2025

Aujourd’hui, nous vous présentons un rapport qui offre une vision collective (Mexique, États‑Unis et Canada) du marché illicite du fentanil, et qui démontre que ce n’est pas une problématique réservée à quelques pays producteurs ou consommateurs, mais un système bien plus complexe qui organise la vente d’armes, plusieurs lieux de production et des dynamiques transfrontalières qui dépassent les frontières des schémas classiques de production, de commercialisation et de consommation.

Ce que révèle le rapport, c’est que le fentanil n’est plus seulement fabriqué dans des pays « pauvres » et importé vers des pays « riches » capables d’en financer l’achat, mais qu’il existe également des centres de production aux États‑Unis et au Canada. Le rôle du Mexique, identifié comme producteur et pays de transit, se complexifie; il participe aux étapes de fabrication, c’est‑à‑dire le pressage et le mélange et, surtout, entre les États frontaliers, se développe une relation entre production de fentanil et trafic d’armes.

Voici l’un des volets les plus marquants de l’étude : la connexion entre le fentanyl illicite et le trafic d’armes à feu. Le rapport indique que ce lien se décompose en plusieurs axes :

Les profits générés par le commerce illicite de drogues permettent de financer l’achat et la contrebande d’armes. Les organisations qui dominent le trafic de fentanil n’ont pas seulement besoin de protéger leurs itinéraires, mais d’imposer un contrôle territorial. Cette capacité violente dépend en grande partie de l’accès aux armes.

Les armes servent à maintenir les marchés criminels. Le contrôle des territoires, des routes et des laboratoires clandestins exige une puissance armée. Ainsi, les armes servent à se défendre face à des rivaux et à imposer l’obéissance locale. Ainsi, le fentanil n’est pas simplement une marchandise neutre mais nécessite la violence pour circuler.

Dans les zones frontalières mexicaines, de nombreuses routes qui transportent des drogues servent aussi à acheminer des armes (ou des munitions). L’infrastructure logistique (véhicules, itinéraires, pots‑de‑vin, circuits commerciaux légaux) peut être partagée ou superposée. L’étude évoque un « nouveau triangle d’or » qui croise le fentanyl et les armes dans des États clés. Cela a son importance car au Mexique, contrairement au Canada et aux États‑Unis, la majorité des décès résulte d’homicides et non de surdoses, et les armes utilisées pour ces homicides proviennent des États‑Unis, ce qui est important à prendre en compte lors du comptage des morts liées au fentanyl en Amérique du Nord.

L’étude déploie de nombreux autres points intéressants, aussi nous vous invitons à en lire l’intégralité ici.

Thomas Leroy

Thomas Leroy

Je m’appelle Thomas Leroy et je suis le rédacteur de Placebo. Médecin de formation et passionné par le journalisme, j’ai choisi de créer ce média pour apporter une information claire et indépendante sur la santé et les addictions. Chaque jour, je m’engage à rendre accessibles des sujets complexes afin d’aider chacun à mieux comprendre et agir.